S’il n’y a pas à ce jour en Russie de business models numériques qui puissent remplacer complètement le système traditionnel, il existe des forces qui en soi accélèrent la migration de l’industrie du livre :
- La crise économique qui frappe le secteur depuis 2008 conduira tôt ou tard les maisons d’édition à diminuer les tirages et à chercher de nouvelles formes de production et de commercialisation qui soient plus efficaces, comme l’impression à la demande ou les multiples variantes de distribution électronique. Ainsi, la reconversion au numérique ne sera pas seulement une bonne manière de garantir le même accès aux livres à tous les habitants ou d’éviter la censure, mais répondra à la nécessité impérieuse de réduire les coûts.
- La soif de contenus numériques des lecteurs russes, qui s’exprime aujourd’hui dans l’engouement pour les e-readers et le piratage, pourra déboucher sur de nouveaux modes de création, conçus directement pour des supports numériques. [1]
- Des débats législatifs passionnés auront probablement lieu, comme cela a déjà été le cas, autour de thèmes tels que, entre autres, la reprographie, les impôts auxquels assujettir l’e-book, ou l’accès aux bibliothèques virtuelles.[2]
- Peut-être que le facteur le plus influent à l’avenir sera l’ensemble des compagnies de hardware qui, avec les opérateurs de téléphonie mobile, disposent d’énormes parts de marché aussi bien en Russie que dans d’autres pays d’Asie, en particulier dans les ex-républiques soviétiques, ce qui leur assure une extraordinaire capacité d’investissement et de mouvement.
Notes
- Le roman Metro 2033, publié par Dmitry Glukhovsky en 2002 constitue une sorte de signe avant-coureur. Originellement, l’œuvre pouvait être lue gratuitement sur Internet. Après avoir été éditée, elle est devenue un véritable best-seller. Les romans que Glukhovsky a écrit par la suite ont été publiés directement on line.↵
- Cf. par exemple les discussions qui ont lieu au sein de l’Association Russe des Éditeurs Online.↵